Nous quittons l’univers humide du Delta de l’Okavango pour rejoindre le désert aride du Kalahari. Deux endroits mythiques et diamétralement opposés, deux facettes de la nature grandiose et préservée du Botswana.
C’est à nouveau à bord d’un petit avion de Wilderness Air que nous rejoignons le Kalahari Plains Camp. Une heure de survol d’immenses étendues qui, du ciel, paraissent monochromes et délaissées. Aucune route, aucun village, on comprend pourquoi ce pays est un des moins peuplés au monde.
Nous atterrissons un peu avant le coucher de soleil et c’est là que la magie opère… Quel paysage ! Quelle harmonie ! Ce désert qui nous semblait monotone vu du ciel est en fait, d’une infinie douceur et plein de vie. Des centaines d’espèces de plantes aux couleurs de sable et de poussière, comme les Bushmen silky Grass qui portent bien leur nom, ondoient sous le vent et donnent à l’ensemble des airs de champs de plumes, de coton et de soie qu’on rêve de toucher. Des épineux, des arbres et des fleurs complètent le tableau féérique de cet univers duveteux.
Un lodge avec le désert pour seul horizon
Nous découvrons le Kalahari Plains Camp sur fond de ciel rougeoyant. Un lodge à l’ambiance très Out of Africa, perdu au milieu de ce désert immense où très peu de gens s’aventurent.
Chacune des 9 chambres, dont 2 suites familiales, possède sa terrasse sur le toit sur laquelle on vous installera un lit douillet pour passer une nuit à la belle étoile. Vu les températures glacées des nuits d’hiver, nous n’avons pas tenté l’expérience mais je ne doute pas que ce soit inoubliable… Le ciel étoilé est impressionnant et ce qui frappe la nuit, c’est le silence du désert. En safari, les nuits sont souvent bruyantes, remplies des bruits de cette vie nocturne agitée : rires grinçants des hyènes, rugissements des lions, bruits des éléphants et des hippopotames, cris des babouins… Dans le désert, c’est le calme absolu et c’est impressionnant…
Au petit matin, nous nous réveillons dans le noir pour petit déjeuner autour du feu de camp et assister à un lever de soleil spectaculaire. Le ciel, à chaque heure du jour et de la nuit, est décidément le maître de ce désert…
Un désert changeant et plein de vie
Des centaines d’espèces d’animaux, d’oiseaux et d’insectes se sont adaptés à ces conditions de vie extrêmes dans un désert où il n’y a aucun point d’eau à des centaines de kilomètres à la ronde. Nous croisons des troupeaux d’oryx, de springboks et d’autruches, des chacals solitaires, des couples de steinbocks, des dizaines de suricates et d’écureuils ainsi qu’une variété impressionnante d’oiseaux dont les majestueux secrétaires, l’Outarde Kori, emblème du Botswana et bien sûr les vautours menaçants. Le Kalahari abrite aussi une grande population de félins : léopards, guépards et les fameux lions du désert plus grands et à la crinière plus foncée que ceux que l’on aperçoit dans le reste du pays.
Chaque année, une courte saison des pluies transforme pour quelques semaines le désert en une immense prairie verte changeant sa physionomie totalement à la plus grande joie des animaux.
Rencontre avec les Bushmen
Des hommes parviennent aussi à survivre dans ces conditions extrêmes. Les San, traditionnellement appelés Bushmen, sont le plus ancien peuple d’Afrique australe et vivent de manière nomade depuis des millénaires. Pour survivre dans le Kalahari, ils conservent le peu d’eau de la courte saison des pluies dans des outres en peau enfouies sous la terre. Le reste de l’année, ils se nourrissent de certaines plantes et fruits qui poussent dans le sable comme les melons et concombres du désert et qui leur apportent une hydratation suffisante.
Le lodge nous propose de les accompagner dans une randonnée initiatique. Nous sommes juste à deux avec une famille de San dont le grand-père, Xwekutwe, 60 ans qui a toujours connu cette vie-là. Nous avons aussi un traducteur avec nous mais c’est presque inutile tant les Bushmen nous miment tout ce qu’ils nous expliquent à force de grands gestes et de démonstrations. Leur langue faite de dizaines de clics différents est chantante mais si loin des langues que nous connaissons. On s’arrête souvent pour cueillir une plante médicinale, un fruit caché sous des broussailles, observer un animal au loin. Ils nous font une démonstration de chasse (où la femme doit d’ailleurs rester à l’écart car cela porte malheur) et nous montrent où ils trouvent le poison dont sont enduites cérémonieusement les flèches. Nous terminons cette balade en arrivant dans un petit village de huttes où ils allument en quelques secondes un feu à partir de brindilles sèches et d’un bâton. Cela semble extrêmement simple mais nous sommes bien incapables de reproduire ce geste. Dans la vie sauvage, la maîtrise du feu est la clé de la survie et également un des rites d’initiation à la vie adulte mais ça fait bien longtemps que nous avons perdu cet art.
Alors bien sûr, il s’agit d’une rencontre orchestrée par le lodge qui en fait un attrait touristique. Mais ça n’empêche absolument pas la magie d’opérer et on sort vraiment ému de cette randonnée. On sent toute la fierté d’appartenir à ce peuple ancestral et la richesse de cette sagesse en total respect de la nature. Cette fois-ci, nous n’étions qu’à deux mais c’est une expérience tellement enrichissante à vivre en famille, comme nous l’avions d’ailleurs fait en Namibie. Les enfants sont fascinés par ce mode de vie qui remonte à la nuit des temps et qui nous fait tellement prendre du recul sur notre vie moderne.
Kalahari Plains Camp : en pratique
Le Kalahari Plains Camp fait partie du groupe Wilderness Safaris qui propose une vingtaine de lodges dans les plus beaux coins du Botswana. Ils possèdent leur propre compagnie aérienne qui relie les différents lodges et vous permet de voir des régions totalement différentes lors d’un même séjour.
De nombreux lodges du groupe proposent des suites familiales de 2 chambres connectées et les enfants sont accueillis comme des rois (sac-à-dos remplis de surprises, jeux de société à disposition, menus adaptés…). Un âge minimum de 6 ans est cependant imposé dans certains lodges vu l’environnement extrêmement sauvage.
Si vous voulez réserver un voyage au Botswana, je vous conseille de contacter de ma part, Aurélie Ferrant (aurelie@totemtravel.be) de l’agence Totem Travel. Elle connait très bien les lodges de Wilderness et les adresses que j’affectionne en Afrique australe.
Pour plus d’infos, sur les différentes régions du Botswana, rendez-vous sur mon article : « Botswana : 5 incontournables » et pour lire le début de ce récit de voyage avec notre séjour dans le Delta de l’Okavango, rendez-vous sur mon article « Qorokwe Camp : au fil du Delta de l’Okavango »
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Bonjour, avez-vous des coordonnées d’agence locale pour Botwana car quinoa est fermé,et evanos est hyper cher, il mette un guide tout le long du voyage, est-il possible de traverser ce pays seul ? avec les frontières Zambie et Zimbabwe
Merci
Bonjour Renaud,
Il y a tout à fait moyen de traverser le pays en self drive, sans guide! Dans cet article, je donne les différents moyens de voyager au Botswana (pour tous les budgets) avec des contacts d’agences locales comme Big Foot Tour:
https://poesybysophie.com/luxe-budget-roadtrip-botswana/ (voir en fin d’article)
Sophie