L’Estancia El Bordo de las Lanzas est une des plus anciennes estancias d’Argentine. Le domaine fût créé en 1609 et nous sommes accueillis par Agustin Arias, propriétaire des lieux et 10ème génération de sa famille à y vivre. Un séjour à El Bordo, c’est d’ailleurs un véritable voyage dans le temps… On vient ici pour profiter de la douceur de vivre, découvrir le monde des gauchos et se plonger dans la vie d’une authentique estancia du Nord de l’Argentine, encore en activité, où rien n’a bougé depuis des siècles. Chaque objet nous raconte l’histoire de cette demeure ancestrale, de ses habitants et de cette région d’Amérique du Sud. 

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Nous sommes reçus comme chez des amis et libres de nous balader à notre guise dans chaque recoin de la maison ou de la propriété comme si c’était chez nous. Les patios intérieurs deviennent vite le domaine des deux petites, accompagnées du chat et du coq de la maison. On y retrouve une calèche ancienne et sa version miniature pour enfants, des jeux d’un autre siècle, des collections d’objets agricoles, de peaux de serpents, de pierres ou d’oeufs anciens. C’est comme un musée où elles pourraient toucher à tout ! Un extraordinaire terrain de jeux pour des enfants à l’imagination déjà fertile…

Moi, je passerais des heures à explorer les salons, salle-à-manger et la bibliothèque tant chaque objet est un trésor. Les meubles de bois foncé, typiques de l’époque espagnole, sont couverts de cadres aux photos jaunies, de vieux livres de cuir et d’argenterie finement ciselée et martelée. Certains objets datent même des missions jésuites installées dans la région du «Haut Pérou» (qui recouvrait la Bolivie, une partie du Pérou, de l’Argentine et du Chili) au 16 et 17ème siècle. On retrouve aussi de nombreux objets liés à l’univers des chevaux et des gauchos typiques de la région.

C’est d’ailleurs vers les prairies et les écuries qu’il faudra se diriger pour retrouver Aliénor et Diego. Le domaine compte 2000 hectares avec une centaine de chevaux, des troupeaux de vaches, de moutons et des cultures de cannes à sucre et de tabac.

Ce sont des chevaux péruviens connus pour leur élégance et leur vive allure au pas. Le gaucho Victor nous emmène rassembler les vaches. C’est un vrai travail d’équipe. Lui, galope autour des vaches en poussant un cri reconnaissable pour rassembler le troupeau. Aliénor et Diego l’aident en passant d’un côté à l’autre du troupeau au galop pour rattraper les vaches et veaux récalcitrants.

Ce qui est impressionnant, c’est que les chevaux, la technique et même l’équipement sont totalement différents de ce que nous avons pu observer ailleurs dans le monde ou même au Chili par exemple. Victor, le gaucho ne porte pas de bottes ou d’éperon. Il est en pantalon, grosse ceinture de cuir, espadrilles de toile typiquement argentines et béret ou chapeau de paille quand il monde à cheval. Ses jambes sont protégées des branches et coups de cornes par une grande pièce de cuir rigide appelée Culero. C’est d’ailleurs lui qui travaille le cuir et fabrique les selles, tapis de selles, licols, bridons, ceintures, couteaux, gaines et besaces en utilisant le cuir, la laine, la peau de vache, la corne et le bois… Il coupe, assemble, grave et brode. Etre gaucho, c’est tout un art, une philosophie de vie et une véritable fierté que Victor incarne parfaitement… Aliénor est aux anges, elle s’installerait bien ici ! C’est aussi le Gaucho qui est responsable de l’asado, le fameux barbecue argentin. On a l’occasion d’y gouter lors d’une soirée mémorable où nous dinons dans la cours de l’estancia face à ce feu géant et en admirant un spectacle de danses traditionnelles.

Alors que pour rejoindre l’Estancia depuis Cafayate, nous avons traversé des étendues arides et désertiques où le cactus règne en maître, on se trouve ici dans un climat beaucoup plus humide. Le jardin de l’estancia est vraiment tropical. Ce sont des immenses arbres centenaires, palmiers, bambous géants, manguiers croulant de fruits, papayers, bananiers, hibiscus, jasmin, bougainvilliers et frangipaniers qui embaument tout. Le soir, le bruit des insectes et crapauds est assourdissant…

Les journées à l’Estancia s’écoulent doucement. On vient ici pour profiter de ce style de vie d’un autre siècle, prendre son temps, lire sous la véranda ancestrale, plonger dans la piscine à l’ombre des manguiers, apprendre à faire des Empanadas avec Sofya, observer les gauchos et leur artisanat, monter des chevaux magnifiques, discuter de l’histoire du pays et de sa famille avec Agustin et découvrir la vie dans une véritable Estancia centenaire. On peut également partir à la découverte des environs à pied ou à vélo et passer la journée à déambuler dans les ruelles de l’historique ville de Salta.

Nous avons bien du mal à quitter cet endroit et ses habitants tellement attachants où on a eu l’impression de voyager dans le temps et l’histoire « del Norte », cette région d’Argentine à l’âme digne et fière.

En pratique :

L’Estancia El Bordo de las Lanzas se trouve à 45 minutes de Salta où il y a un aéroport. C’est une étape de choix dans un road-trip au Nord de l’Argentine où je vous conseille de faire la boucle : Salta – Cafayate – Cachi – Purmamarca – Salta. Cette région est éblouissante de beauté entre des paysages constamment changeants, des petits villages andins tous plus adorables les uns que les autres et de magnifiques vignobles et estancias à visiter.

Pour tout renseignement sur l’Estancia El Bordo de las Lanzas, rendez-vous sur leur site internet. Allez aussi lire les commentaires sur Tripadvisor, vous verrez que nous ne sommes pas les seuls à être tombés complètement sous le charme de cet endroit hors du temps…

Pour réserver un voyage en Argentine, n’hésitez pas à contacter de ma part, Aurélie Ferrant de Totem Travel, spécialisée dans les voyages haut de gamme en Amérique du Sud. (aurelie@totemtravel.be)

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Note : Nous avons eu l’immense chance d’être invités par El Bordo pour ce séjour. Néanmoins, les impressions exprimées dans cet article le sont en totale indépendance et reflètent notre expérience personnelle dans cette Estancia.